Jean-Pierre RÉGINAL
Comme un voleur
Le Temps s’en va comme un voleur
A la barbe des passants blêmes
Parmi les cris et les couleurs
Les « je t’emmerde » et les « je t’aime »
Le temps s’en va comme un voleur
Qui l’arrêtera dans sa fuite
Attrapez, attrapez-le vite,
Je l’aperçois sur le chemin
Trop tard, on est déjà demain
Le temps s’en va comme un voleur
Il a dérobé en silence
Quelques battements à ton cœur
Et quelques rêves à ton enfance.
Le temps s’en va comme un voleur
Surtout ne le laissons pas faire
Il nous faut déclarer la guerre
A ce bandit, ce malandrin
Trop tard, il est déjà trop loin
Le temps s’en va comme un voleur
Mais qu’est-ce qu’elle attend la police
Pour l’épingler, pour lui faire peur
Pour le remettre à la justice
Le temps s’en va comme un voleur
Mais nul n’a pu voir son visage
On dit de lui qu’il n’a pas d’âge
Et qu’il fait des cheveux d’argent
Trop tard, ils sont déjà tout blancs
Le temps s’en va comme un voleur
Toute la Terre est à ses trousses
A la va vite, à la vapeur
Ou bien à la va comme j’te pousse
Le temps s’en va comme un voleur
Et dans la gare où il s’obstine
Pierrot attend sa Colombine
Avec un bouquet à la main
Trop tard, c’était le dernier train
Le Temps s’en va comme un voleur
A la barbe des passants blêmes
Parmi les cris et les couleurs
Les « je t’emmerde » et les « je t’aime »
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