Jean-Pierre RÉGINAL
COMME UN VOLEUR
I/
Le temps s’en va comme un voleur,
A la barbe des passants blêmes,
Parmi les cris et les couleurs,
Les « je t’emmerde » et les « je t’aime »…
Le temps s’en va comme un voleur,
Qui l’arrêtera dans sa fuite,
Attrapez, attrapez-le vite,
Je l’aperçois sur le chemin,
Trop tard, on est déjà demain…
II/
Le temps s’en va comme un voleur,
Il a dérobé en silence,
Quelques battements à ton cœur,
Et quelques rêves à ton enfance.
Le temps s’en va comme un voleur,
Surtout ne le laissons pas faire,
Il nous faut déclarer la guerre,
A ce bandit, ce malandrin,
Trop tard, il est déjà trop loin…
III/
Le temps s’en va comme un voleur,
Mais qu’est-ce qu’elle attend la police,
Pour l’épingler, pour lui faire peur,
Pour le remettre à la justice.
Le temps s’en va comme un voleur,
Mais nul n’a pu voir son visage,
On dit de lui qu’il n’a pas d’âge,
Et qu’il fait des cheveux d’argent,
Trop tard, ils sont déjà tout blancs…
IV/
Le temps s’en va comme un voleur,
Toute la Terre est à ses trousses,
A la va vite, à la vapeur,
Ou bien à la va comme j’te pousse.
Le temps s’en va comme un voleur,
Et dans la gare où il s’obstine,
Pierrot attend sa Colombine,
Avec un bouquet à la main,
Trop tard, c’était le dernier train…
Le Temps s’en va comme un voleur,
A la barbe des passants blêmes,
Parmi les cris et les couleurs,
Les « je t’emmerde » et les « je t’aime ».
Copyright jpreginal.com - Photographies de scène Florian LEDOUX - Réalisation du site Marc SERVERA